Introduction
Voici donc la deuxième partie de l’article sur le libre dans notre nouvelle économie. J’aborde ici les raisons de choisir le libre pour notre société.
Pour bien se rendre compte de l’intérêt d’un tel système, il faut déjà
voir pourquoi la « machine État » fonctionne à contre sens.
Au niveau de la culture :
- L’État, par l’intermédiaire des musées, bibliothèques, espace des
sciences, colloques, ambassades, ... œuvre à donner une visibilité et un
accès aux connaissances. C’est une tâche pour laquelle beaucoup de
fonctionnaires sont payés à temps plein.
- Depuis peu il est demandé aux candidats à la citoyenneté française
d’avoir des connaissances sur la culture française (que ce soit Victor
Hugo, Edith Piaf, ou d’autres). Et c’est une bonne chose, car c’est ce
qui a construit la France et chaque citoyen français se retrouve
indirectement porteur de messages à transmettre.
- Tout ceci prouve le besoin impératif de faciliter l’accès à la
culture. Pourtant acheter un livre de Victor Hugo ou un CD d’Edith Piaf
coûte entre 5 et 15€. Et ils ne sont pas les seuls dépositaires de la
culture française. Aussi le coût cumulé de toute cette culture rend
impossible une culture hétéroclite. Que l’on souhaite écouter tel
nouvel auteur, voir tel nouveau tableau ou lire tel nouveau livre, il
faut faire des choix et on en reste alors bien souvent à un seul courant
artistique ou un seul auteur dont on est sûr qu’il ne nous décevra pas,
en passant ainsi à coté de tous les autres.

Au niveau de l’éducation
- Il est de notoriété publique que le coût de l’Éducation Nationale
est très important pour l’État. Il est aussi affirmé par tous l’importance pour
notre économie et pour notre pays d’avoir un niveau d’éducation élevé dans
la population.
- Sans revenir sur la culture, il y a aussi tous les domaines
cognitifs tels que les mathématiques, le français et les domaines
techniques. Que penserions-nous d’un système où nous devrions céder 2€
aux héritiers de Pythagore pour chaque triangle bien formé ? Pourtant, il
faut débourser beaucoup d’argent pour acheter des logiciels
scientifiques, des livres techniques, etc…
- De même que pour la culture, les professeurs font alors des choix et
plutôt que d’étudier un peu de tout, s’en tiennent très strictement au
budget qu’ils peuvent se permettre de faire dépenser à leur établissement
et à leurs élèves. Où est alors passé le courant humaniste ? Montaigne,
connecte-toi !

Au niveau du monde du travail
- L’État a voulu aider les voitures électriques à voir le jour en
poussant une très grosse commande au niveau national. Pour des questions
de brevets, la solution retenue par les deux gros constructeurs français
n’est pas compatible entre elles. Un chargeur de batterie d’une marque
ne permettra pas de charger la batterie d’une autre marque. Cet exemple - et vous en connaissez des milliers d’autres - réduit à néant tous les
efforts financiers, écologiques et intellectuels favorisés par la
commande de l’État.
- Lorsque nous travaillons avec un logiciel (acheté en toute légalité)
et que nous avons besoin d’une fonctionnalité supplémentaire, nous
n’avons pas le droit de l’ajouter nous-mêmes. Bien souvent il faudra
alors prendre le logiciel d’un concurrent et migrer nos données. Ces
données sont alors enregistrées dans un format qui est rarement
compatible et ainsi toutes les données enregistrées depuis 5 ans dans
l’entreprise ne pourront pas être transférées dans le logiciel du
concurrent simplement parce que l’un et l’autre des concepteurs du
logiciel auront interdit cette possibilité.
- Enfin, dernier exemple, en entreprise beaucoup de temps est passé
sur les tâches administratives et en général, les entreprises améliorent
ceci grâce à des procédures internes, des documents types, des audits :
tout ceci tombe sous le coût de la propriété intellectuelle au point
qu’une autre entreprise (même si elle a un secteur d’activité sans aucun
rapport avec la première) devra passer de longues années à établir
exactement les mêmes procédures, documents ou audits.

Tout ceci montre à quel point les brevets nuisent à l’efficacité de la
société. Et lorsqu’on parle de diminuer le coût du travail, d’augmenter
la valeur ajoutée des entreprises, d’améliorer la culture et
l’éducation, il est important de proposer un modèle sociétal compatible
et cohérent.
Article rédigé par Mistral OZ, membre du Parti Pirate Breton.
Pour poursuivre : Partie 3 : Le modèle économique du libre
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